LES SOINS PAR LES PLANTES

10/11/2012 18:43

 

LES PLANTES MÉDICINALES

 

 En situation de survie, vous devrez vous débrouiller avec ce qui est à votre disposition. Lorsque vous utilisez des plantes médicinales, ou tout autre médicament naturel, il est aussi crucial de bien identifier ces plantes que celles que vous consommez comme aliments. Il est tout aussi important de bien les utiliser.

 

TERMES ET DÉFINITIONS

 

Voici quelques termes, ainsi que leur définition, associés à l’utilisation des plantes médicinales :a. Cataplasme. Nom donné aux feuilles ou autres organes d’une plante, broyés éventuellement chauffés, que vous appliquez sur une plaie ou une blessure, soit directement sur la peau, soit enveloppés dans un linge ou du papier. b.Infusion ou tisane. Préparation d’herbes médicinales pour ingestion ou usage externe. Vous placez une petite quantité d’une herbe dans un récipient, y versez de l’eau chaude, et laissez infuser (avec ou sans couvert), avant de l’utiliser.c. Décoction . Extrait de feuilles ou de racines qui ont bouilli ou mijoté. Vous ajoutez les feuilles ou les racines à l’eau et amenez le tout à ébullition, puis vous laissez bouillir ou mijoter pour en extraire les principes actifs. Il faut en moyenne 28 à 56 grammes  d’herbe par 0,5 litre d’eau.d. Jus . Liquide ou suc extrait d’un matériel végétal. On peut l’appliquer sur une plaie ou s’en servir à d’autres fins médicinales. Un grand nombre de médicaments naturels prennent plus de temps à agir que les remèdes traditionnels. Il faut donc débuter le traitement par de petites doses et allouer un plus long délai d’action. Il va sans dire que certains médicaments agissent plus vite que d’autres.

 

MÉDICAMENTS SPÉCIFIQUES

 

Les traitements suivants ne doivent être utilisés qu’en situation de survie, et non de façoncourante :a. Diarrhée Buvez une infusion de racines de mûrier ou de plantes voisines, pour arrêter la diarrhée. L’écorce du chêne blanc et les autres écorces contenant des tanins sont également efficaces contre la diarrhée. Vous devez cependant faire preuve de prudence et ne vous en servir que si vous ne disposez de rien d’autre, parce que ces substances peuvent avoir un effet néfaste sur les reins. Vous pouvez également arrêter la diarrhée en mangeant de l’argile blanche ou des cendres de feu de camp, ou encore en prenant une infusion de feuilles de noisetier.b.HémorragiePour arrêter une hémorragie, faites un cataplasme de vesse-de-loup, de feuilles de plantain ou, mieux encore, de feuilles d’achillée millefeuille(ou herbe à dinde, Achillea millefolium).c.Risque d’infection. Nettoyez les blessures, plaies ou éruptions cutanées à l’aided’un antiseptique que vous obtiendrez en extrayant le jus de l’ail , del’ail des bois, des feuilles de la stellaire moyenne ou des feuilles broyées de la patience. Vous pouvez également obtenir un antiseptique par la décoction de racines de bardane, ou de feuilles ou racines de mauve, ou d’écorce de chêne blanc. Toutes ces substances médicamenteuses sont pour usage externe seulement.d.Fièvre

Soulagez la fièvre en prenant une tisane d’écorce de saule, de fleurs ou fruits de sureau, ou de fleurs de tilleul, ou une décoction d’écorce d’orme.e. Rhume ou mal de gorge. Soignez ces maux en prenant une décoction de feuilles de plantain ou d’écorce de saule. Vous pouvez également prendre une infusion de racines de bardane, de fleurs ou racines de mauve ou de molène, ou de feuilles de menthe .f.Douleur ou entorse

Soulagez la douleur et l’entorse par l’application externe d’un cataplasme de patience, de plantain, de stellaire moyenne, d’écorce de saule, d’ail ou d’oseille. Vous pouvez également utiliser une pommade fabriquée à partir d’un mélange de jus d’une de ces plantes et de graisse animale ou huilevégétale.g.Démangeaison Soulagez les piqûres d’insectes, les coups de soleil et les éruptions causées par des plantes vénéneuses en appliquant un cataplasmed’impatiente (Impatiens biflora) ou de feuilles d’hamamélis ( Hamamelis virginiana). Les compresses de jus d’impatiente appliquées sur les éruptions dues à l’herbe à puce ou sur les piqûres d’insectes vous soulageront. Elles sont aussi efficaces sur les coups de soleil, tout comme l’aloès.h.Insomnie Buvez une tisane de feuilles de menthe ou de fleurs de la passion, pour vous aider à trouver le sommeil.

Hémorroïdes

Soignez les hémorroïdes en lavant la région atteinte avec une infusion d’écorce d’orme ou de chêne, avec du jus de feuilles de plantain, ou avec une décoction de racines de sceau-de-Salomon.

Constipation

Combattez la constipation en buvant une décoction de feuilles de pissenlit, de baies d’églantier ou d’écorce de noyer. Vous pouvez aussi manger des fleurs crues de lis d’un jour.k.Vers et parasites intestinaux. Traitez en prenant, de façon modérée, une tisanede tanaisie vulgaire (Tanacetumvulgare) ou de feuilles de carotte sauvage.

 

Gaz et crampes

 Prenez une tisane de graines de carotte comme antiflatulent, et une tisane de feuilles de menthe pour soulager l’estomac.m.Infections fongiques. Faites une décoction de feuilles de noyer, d’écorce de chêne, ou de glands, pour soigner les dermatomycoses et le pied d’athlète .Appliquer fréquemment sur la région affectée, en alternant avec une exposition directe au soleil

 

USAGES DIVERS DES PLANTES

 

 

Faites de la teinture avec diverses plantes, pour colorer vos vêtements et camoufler votre peau. Normalement, pour obtenir de bons résultats, il vaut mieux faire bouillir les plantes. Les feuilles d’oignon produisent du jaune, le brou des noix, du brun, et les baies du phytolaque, du violet.  Fabriquez du fil textile et du cordage avec les fibres des plantes. Les matières végétales les plus utilisées sont les tiges d’ortie et d’asclépiade, le yucca ainsi que l’écorce interne de certains arbres, dont le tilleul.

On peut utiliser le brou de noix comme poison pour attraper les poissons. Placez-en dans une petite nappe d’eau calme, et cette substance tuera les poissons en les empêchant de respirer, sans nuire à leur comestibilité. Comme allume-feu, utilisez le duvet des quenouilles, l’écorce du cèdre, les nœuds clairs du pin, ou la sève durcie des arbres résineux. Utilisez comme isolant le duvet des épis femelles de quenouille et des fruits d’asclépiade. Pour chasser les insectes, appliquez sur votre peau du jus d’ail des bois ou d’ail du Canada, placez dansvotre abri des feuilles de sassafras, ou faites brûler du duvet de quenouille.

 

 Usages divers des plantes

 

 Les plantes peuvent être vos alliées, à condition que vous soyez prudent lorsque vousvous en servez. Dans tous les cas, il faut que vous soyez sûr de l’identité de la plante que vouscomptez utiliser pour vous alimenter, pour vous soigner, pour vous construire un abri, ou pour vous faire de l’équipement. En fait, il n’existe pas de règle unique pour reconnaître les plantes vénéneuses. Vous devez vous efforcer de connaître ces plantes le mieux possible.

 

LA CONNAISSANCE DES PLANTES

 

 Il est dans l’intérêt de chacun de connaître les plantes le mieux possible. Un grand nombre de plantes vénéneuses ressemblent à des plantes comestibles, apparentées ou non.  Par exemple, la ciguë maculée ressemble beaucoup à la carotte sauvage. Certaines plantes ne sont comestibles que durant certaines saisons ou pendant des stades particuliers de leur croissance .Par exemple, les feuilles du phytolaque d’Amérique sont comestibles pendant les premiers stades du développement de la plante, mais deviennent rapidement vénéneuses. Certaines plantes ouleurs fruits ne peuvent être mangés que lorsqu’ils sont mûrs. Par exemple, le fruit mûr du podophylle pelté est comestible, mais toutes les autres parties de la plante sont toxiques, ycompris les fruits verts. Quelques plantes ont des parties comestibles et des parties vénéneuses :la pomme de terre et la tomate sont des aliments courants, mais leurs parties vertes sont toxiques.

 Certaines plantes deviennent vénéneuses après leur flétrissement. Par exemple, lorsque les fruits du cerisier tardif commencent à flétrir, ils produisent de l’acide cyanhydrique. Certaines plantes vénéneuses ne sont comestibles qu’après une préparation particulière. Il est possible de manger des cormes de petit-prêcheur lorsqu’ils sont tranchés mince et complètement séchés (ce qui peut prendre jusqu’à un an), mais ils sont toxiques s’ils ne sont pas tout à fait secs. Apprenez à identifier et à utiliser les plantes avant de vous trouver en situation de survie. Vous obtiendrez de l’information au sujet des plantes vénéneuses dans les brochures, les livres,les films, les sentiers d’interprétation de la nature, les jardins botaniques, de même que dans les marchés et auprès des résidents de la région. Amassez et confrontez l’information provenant du plus grand nombre possible de sources, car bien peu de sources contiendront toute l’information requise.

 

RÈGLES POUR ÉVITER LES PLANTES VÉNÉNEUSES

 

 

La meilleure solution est d’être capable, à la vue d’une plante, de l’identifier avec certitude et de connaître les utilisations qu’on peut en faire et les dangers qu’elle présente. C’est toutefois bien souvent impossible. Si vous connaissez mal la végétation locale, utilisez le « Test universel de comestibilité » pour choisir les plantes. N’oubliez pas :a. Évitez tous les champignons : l’identification des champignons est très difficile et doit être encore plus précise que dans le cas d’autres plantes. Quelques champignons peuvent provoquer la mort très rapidement et, pour certains, iln’existe pas d’antidote connu. Les deux grands types d’intoxication par les champignons affectent respectivement le système gastro intestinal et le système nerveux central. b. Évitez de toucher ou d’entrer en contact avec une plante inutilement.

 

Plantes vénéneuses

LA DERMATITE DE CONTACT

 La dermatite de contact causée par des plantes est la plus grande source de problèmes sur le terrain. Les effets peuvent être persistants, se répandre si l’on se gratte, et être particulièrement dangereux en cas de contact avec les yeux ou près des yeux.

La toxine principale des plantes en cause est habituellement une huile qui se dépose sur la peau au contact de la plante. L’huile peut également se déposer sur un objet et ensuite intoxiquer qui conque touche cet objet. Ne faites jamais brûler une plante qui est toxique au toucher, car la fumée produite peut être aussi toxique que la plante. Le danger d’intoxication est plus grand lorsque l’on a trop chaud ou que l’on sue. L’affection peut être locale ou s’étendre au corps entier. Les symptômes peuvent apparaître au bout de quelques heures comme au bout de plusieurs semaines.

La sensation de brûlure, les rougeurs, la démangeaison, l’enflure et lescloques comptent parmi les symptômes. Au contact de la plante vénéneuse ou lors de l’apparition des premiers symptômes, tentezd’enlever l’huile avec de l’eau froide et du savon. Si vous ne disposez pas d’eau, frottez la partie atteinte avec du sable ou de la terre. Toutefois, n’utilisez pas cette méthode si vous avez des cloques. La terre risque de faire ouvrir ces cloques et de rendre votre corps vulnérable àl’infection. Après avoir enlevé l’huile, séchez la région touchée. Pour traiter les irritations causées par des plantes, vous pouvez laver la partie atteinte avec une solution d’acide tannique ou y écraser de l’impatiente et frotter. Il est possible de fabriquer de l’acide tannique à partir d’écorce de chêne. Les plantes suivantes peuvent causer une dermatite de contact :a. pois mascate; b. herbe à puce;c. sumac de l’Ouest;d. sumac à vernis;e. renghas;f. bignone radicant.

 

L’INTOXICATION PAR INGESTION

 L’intoxication par ingestion peut être très grave et entraîner la mort très rapidement. Ne mangez aucune plante à moins de pouvoir l’identifier avec certitude. Prenez note de toutes les plantes ingérées.

Les symptômes de l’intoxication par ingestion comprennent entre autres la nausée, les vomissements, la diarrhée, les crampes abdominales, le ralentissement des rythmes respiratoire et cardiaque, les maux de tête, les hallucinations, l’assèchement de la bouche, la perte de conscience, le coma et la mort. Si vous croyez qu’une personne a mangé une plante vénéneuse, tentez de retirer la substance de sa bouche et de son estomac le plus rapidement possible. Si la victime est encore consciente, provoquez le vomissement en chatouillant l’arrière de sa gorge ou en lui faisant boire de l’eau tiède salée, ou tentez de diluer le poison en lui administrant des quantités importantesd’eau ou de lait. Les plantes suivantes peuvent provoquer une intoxication par ingestion :